Communes concernées

  • Allons
  • La Mure-Argens
  • Lambruisse
  • Saint-André-les-Alpes
  • Thorame-Basse
  • Thorame-Haute

Données générales

  • Superficie : environ 24 504 hectares
  • Altitude maximale : 2103 mètres
  • Altitude minimale : 981 mètres
  • Population : environ 790 habitants en 1999 (hors Saint-André-les-Alpes, La Mure)
    703 habitants en 2014

PRESENTATION

LES PREMIERES IMPRESSIONS

Le Haut-Verdon de Thorame

Les paysages du Haut Verdon de Thorame apparaissent comme un réseau de petites vallées confidentielles, rattachées aux vallées encaissées du Verdon et de l’Issole qui s’ouvrent sur l’ample bassin de Thorame. Dans ces vallées montagneuses, l’activité pastorale est omniprésente. Des prairies de fauche en fond de vallée aux pelouses sommitales et jusque dans l’architecture, l’élevage a façonné ces paysages.

La vallée du Verdon est un axe de liaison important.

Le Haut-Verdon de Thorame

LES MATIERES ET LES COULEURS

Le Haut-Verdon de Thorame
  • Camaïeux de verts
  • Vert sombre des forêts
  • Vert tendre des prairies
  • Vert pastel des alpages sommitaux
  • Fil argenté des cours d’eau

Le Haut-Verdon de Thorame

CONTEXTE GEOGRAPHIQUE

LE RELIEF ET LA GEOMORPHOLOGIE

Le Haut-Verdon de ThorameLe Haut-Verdon de Thorame

Les vallées du Verdon (orientée nord-est / sud-ouest) et de l’Issole (orientée nord-ouest / sud-est) ont façonné le territoire. Ce sont des vallées encaissées, en forme de V, aux versants abrupts et ciselés. Le bassin de Thorame, très évasé, constitue un lien entre les deux vallées séparées par les massifs de Cordeil (2115 m.) et de Maurel (1771 m.). Elles se rejoignent à Saint-André-les-Alpes. Une série de vallons suspendus, isolés, au relief adouci, convergent vers les vallées du Verdon et de l’Issole (vallons de l’Ivoire, de la Sasse, de l’Encure).

La plupart des sommets sont orientés nord-ouest / sud-est. Les limites de l’entité sont constituées par une succession de sommets et de cols : au nord le sommet de Denjuan (2403 m.), à l’ouest le sommet du Cheval Blanc (2323 m.), au sud par le Cougulet (1602 m.), et à l’est par la Crête des Serres (1777 m.), le Puy de Rent (1996 m.)et Le Mont (1861 m.).

Le Haut-Verdon de Thorame

LA GEOLOGIE

Le Haut-Verdon de ThorameLe Haut-Verdon de ThorameLe Haut-Verdon de ThorameLe Haut-Verdon de Thorame

Le pays du Haut Verdon de Thorame est constitué principalement d’un massif calcaire-marneux du Crétacé Supérieur. Ces calcaires qui forment les anticlinaux, soumis à une forte érosion ont formé des versants abrupts aux pieds encombrés de nombreux éboulis.

Les synclinaux sont nappés de matériaux de remplissage tels que des marnes noires du Crétacé surmontées de matériaux issus de l’érosion glaciaire (bassin de Thorame), ou des marnes bleues du Tertiaire (vallon de l’Ivoire).

Aux environs d’Argens, des falaises creusées dans un conglomérat grossier marque l’entrée du vallon (conglomérat d’Argens né d’un amas de galets).

L’HYDROGRAPHIE

Le Haut-Verdon de ThorameLe Haut-Verdon de Thorame

Le Verdon et l’Issole sont les deux cours d’eau principaux. Dans le Haut Pays du Verdon, la rivière n’a pas entaillé de gorges profondes. Ce n’est encore qu’un torrent de montagne. Son lit de galets est exploité par endroit (sablières du Plan du Verdon, sablières de la Bonnette).

Le Verdon et l’Issole se gonflent des eaux de torrents alimentés par la fonte des neiges et par de nombreuses sources (l’Ivoire, La Sasse…). Ces torrents dégringolent les versants des vallons transversaux (Argens, Allons, La valette…).

Les cours d’eau restent généralement peu visibles, mais se laissent deviner par les épaisses ripisylves qui les accompagnent.

Le Haut-Verdon de ThorameLe Haut-Verdon de Thorame

CONTEXTE HUMAIN

L’AGRICULTURE ET LA FORET

Le Haut-Verdon de ThorameLe Haut-Verdon de Thorame

La forêt dense occupe les pentes les plus escarpées et les moins ensoleillées. Les vallées du Verdon et de l’Issole sont presque entièrement boisées.

La couverture forestière est dominée par les résineux (pins sylvestre, pins noirs, pins à crochets et mélèzes en altitude). Ceux-ci sont souvent issus de campagnes de reboisement. La présence de hêtraies sur les ubacs et de chênaies apporte une diversité végétale indispensable (pour des raisons biologiques et paysagères). Néanmoins ces formations sont menacées par l’essaimage naturel de certains conifères (pins noirs).

Des garrigues à buis, genêts et lavandes, dominées par les chênes pubescents apparaissent sur les versants les plus ensoleillés et les plus caillouteux, ainsi que les secteurs de déprise agricole.

Le Haut-Verdon de ThorameLe Haut-Verdon de ThorameLe Haut-Verdon de Thorame

Dans ce pays particulièrement refermé, de part son relief escarpé et son couvert forestier, la place disponible pour l’agriculture est assez limitée. Elle se localise principalement dans le large bassin de Thorame et au niveau de la naissance des vallons (Lambruisse, Allons).

Les paysages sont caractéristiques du système agro-pastoral des vallées de montagne. En dehors des quelques champs de lavande qui ponctuent certains vallons (Argens), l’agriculture est essentiellement tournée vers l’élevage.

Au niveau du bassin de Thorame, qui constitue le terroir le plus important de l’entité, le sol plus épais et plus facile d’exploitation, permet la mise en place de cultures fourragères, de prairies de fauche. Les zones ouvertes sont souvent structurées par des haies champêtres, essentiellement constituées de frênes, qui confèrent un caractère bocager. Ces arbres étaient jadis émondées et le feuillage utilisé comme fourrage. En pied de versants, ces haies épousent et soulignent le relief, délimitant des terrasses autrefois cultivées et aujourd’hui pâturées. De nombreuses prairies sont ponctuées de clapiers qui témoignent des efforts de l’épierrage afin de mettre à profit ces terres.

Enfin sur les sommets, parmi les éboulis, s’étendent les landes et les prairies sèches où paissent les troupeaux de moutons à la belle saison.

LES FORMES URBAINES

Le Haut-Verdon de ThorameLe Haut-Verdon de Thorame

Dans ce territoire, les villages sont traditionnellement implantés aux abords des terrains cultivables sans empiéter sur les rares terrains plats. Ainsi certains se lovent au pied d’un versant (Allons, Thorame, Lambruisse), d’autres s’agrippent à un piton rocheux (Argens). L’habitat est donc relativement groupé, ménageant d’étroites ruelles intimes, ou des passages sous les bâtisses (andrônes).

L’habitat vernaculaire est de type montagnard. Les maisons des villages, massives, hautes intégraient une bergerie au rez-de-chaussée et un grenier à foin. L’influence méditerranéenne est encore parfois visible (tuiles canal, génoises).

De manière générale, les villages du Haut Verdon de Thorame n’ont pas connu de grands bouleversements.

Le Haut-Verdon de ThorameLe Haut-Verdon de ThorameLe Haut-Verdon de Thorame

Néanmoins la plupart des anciens villages se vident peu à peu de leurs habitants. Les vieilles bâtisses, devenues inadaptées au mode de vie actuel, sont laissées à l’abandon ou reconverties en résidences secondaires occupées essentiellement l’été. Dans la plupart des cas, celles-ci sont délaissées à la faveur d’un habitat pavillonnaire qui commence à se développer dans leur périphérie (Thorame-Haute). Ces extensions pavillonnaires, diffuses, rarement accordées au style architectural local, rendent floues les limites des villages.

De plus, les toitures, autrefois en tuile ou en bardeau de bois, sont aujourd’hui réalisées essentiellement en tôle.

Les bâtiments d’exploitation récents se sont implantés à l’extérieur des villages, au cœur des terroirs. Les matériaux et les couleurs employés s’intègrent difficilement dans le paysage.

Le Haut-Verdon de Thorame

ORGANISATION DU TERRITOIRE

Le Haut-Verdon de Thorame

  • Faible occupation bâtie
  • Structures de villes dans le bassin de Thorame
  • Petits hameaux aux creux des terroirs des vallons
  • Quelques hangars dispersés au sein des parcelles agricoles
  • Amorce d’habitat diffus aux alentours des villages
  • Forte couverture boisée sur les versants
  • Agriculture peu présente, essentiellement tournée vers l’élevage
  • Agriculture principalement localisée dans le bassin de Thorame et dans le haut des vallons
  • Anciennes terrasses et haies sur versants doux procurant des ambiances bocagères (bassin de Thorame)
  • Pâturages en altitude

Le Haut-Verdon de Thorame


ENJEUX PRIORITAIRES

  • Limiter la fermeture des paysages
  • Préserver les terroirs présentant une qualité paysagère notable
  • Revaloriser les centres anciens des villages

Le Haut-Verdon de Thorame - Carte des enjeux

ENJEUX ET ACTIONS

ELEMENTS PAYSAGERS ET PATRIMONIAUX

  • Préserver la qualité des perspectives visuelles
    Entretien des abords des routes et des points de vue
    Aménagements de lieux d’arrêt sur le bord de route tout en portant attention à l’impact qu’ils peuvent générer
  • Préserver et souligner la silhouette des villages
    Affirmer une limite nette d’urbanisation
    Conserver des espaces de respiration autour des villages
  • Valoriser les centres-bourgs : ensemble des villages
    Promouvoir les savoir-faire architecturaux
    Requalifier le patrimoine bâti et les espaces publics
    Promouvoir des études d’urbanisme, architecture et paysage urbainn
  • Préserver la qualité des paysages remarquables
    Mettre en valeur les sites remarquables et leur perception.
    Faciliter la protection et la gestion de ces sites

PAYSAGES CONSTRUITS

  • GÉRER ET ASSURER LA PERTINENCE PAYSAGÈRE DES EXTENSIONS URBAINES
    LIMITER ET STRUCTURER LES EXTENSIONS URBAINES, RECONQUERIR ET VALORISER LES CENTRES ANCIENS, REHABILITER ET AMELIORER QUALITATIVEMENT LES PAYSAGES BâTIS ET LES ENTRéES DE VILLES

    Préférer la revitalisation des centres anciens et une densification de l'enveloppe urbaine existante (en tenant compte de la topographie, des structures paysagères en place, des perceptions, des volumes et couleurs ...) à un développement diffus
    Stopper l’étalement urbain et affirmer une limite nette d’urbanisation
    Améliorer et requalifier les entrées et traversées de villes et villages. Lutter contre la pollution lumineuse
    Maintenir et mettre en valeur le patrimoine bâti. Promouvoir les savoir-faire architecturaux
    L'intérêt historique, architectural, urbain et paysager de Thorame Haute et Thorame Basse, mérite une étude patrimoniale et un outil de gestion adapté
  • Contrôler la dispersion et la qualité des bâtiments agricoles
    Améliorer l’intégration paysagère et la qualité des bâtiments agricoles et artisanaux et de leurs abords
    Limiter l’implantation dans les espaces ouverts et promouvoir une étude paysagère et architecturale pour les nouveaux projets
    Maîtriser le développement de hangars photovoltaïques
  • AMELIORER LE PAYSAGE DEs STATIONS DE SKI, LE PARC IMMOBILIER, LES ESPACES PUBLICS, TOUT EN PRESERVANT LA RESSOURCE EN EAU)
  • MAITRISER L’EVOLUTION ET LA REHABILITATION DES CARRIERES ET GRAVIERES Contrôler l’implantation et l'insertion des déchetteries et des centres d'enfouissement
    Intégrer les exploitations existantes. S’assurer d’une réhabilitation effective après exploitation

PAYSAGES RURAUX ET NATURELS

  • MAITRISER LA FERMETURE DES PAYSAGES, gérer l'avancée des forêts ET LA QUALITé DES SECTEURS AGRICOLES OU NATURELS FRAGILES
    Maintenir et redévelopper l’activité agricole. Maîtriser le développement des friches. Promouvoir l’activité pastorale

  • Préserver les terroirs présentant une qualité paysagère notable et RELATIVEMENT INDEMNE D’urbanisation ainsi que leurs structures paysageres MORPHOLOGIQUES, VEGETALES ET agraires (terrasses, haies, CHEMINS RURAUX, ruisseaux, FOSSES ET RIPISYLVEs ...)
    Maintenir l’activité agricole. Équilibrer secteurs sous-pâturés et sur-pâturés. Sensibiliser les éleveurs
    Préserver et entretenir les structures de haies et ripisylves. Maintenir et entretenir les terrasses
    Eviter la plantation de conifères au sein des espaces agricoles
  • PROMOUVOIR UNE GESTION FORESTIERE RESPECTUEUSE DES PAYSAGES
    Limiter la plantation de conifères. Contrôler et limiter l’essaimage naturel des pins noirs dans les boisements de feuillus
    Préserver et valoriser les arbres remarquables. Insertion paysagère des travaux connexes et des lisières de coupes
    Sensibilisation des propriétaires sur la diversité des espèces forestières
  • PRÉSERVER ET VALORISER LES RIPISYLVES. PRIVILÉGIER LES PROTECTIONS DE BERGES PAR GENIE ECOLOGIQUE
    PRÉSERVER ET VALORISER LES PRAIRIES ET ZONES HUMIDES