Au IIème siècle avant J-C., les Romains conquièrent la Gaule méridionale. C’est le début d’un processus qui conduira à la création de la « Provincia » romaine, qui donnera son nom à la Provence. Les terres de Haute-Provence, éloignées des grands axes de communication contrôlées par les Romains ne seront véritablement romanisées qu’à la fin du Ier siècle avant J-C., par l’empereur Auguste. Les Romains rattachent les Alpes du Sud à la province Narbonnaise (elles formeront les Alpes Maritimes). Afin de garantir la sécurité des voies de communication et de favoriser le commerce, Rome fonde une cité à Riez et un relais d’étape à Sisteron.
Vers 400 après J-C., les Romains réorganisent la région en quatre provinces.
La « paix romaine » qui suit la conquête de la Gaule méridionale, favorise l’économie qui se traduit alors par l’amélioration du commerce et l’aménagement d’itinéraires. La voie Domitienne, qui reprend un tracé plus ancien, devient un axe de communication majeur, tout comme le chemin des Postes, en Piémont de Lure.
L’ampleur et le succès de la romanisation se manifestent aussi par l’abandon des oppida et l’apparition d’un semis urbain lié à de nouvelles organisations agraires. Des « villae », grandes fermes entourées de leurs domaines ruraux, s’implantent dans les plaines et sur les pentes légères.
Une agriculture et un commerce actif et des centres artisanaux se développent (atelier de potier, fonderies de fer, plantes cultivées, machines agricoles…).
Si certaines grosses fermes actuelles pourraient bien perpétuer les villae romaines, quelques vestiges rappellent cette période faste et ces modes de vie : temple de Riez, pont de Ganagobie, mausolée de Sisteron.
La christianisation
Au Vème siècle après J-C., le christianisme se diffuse et des évêchés sont créés (Digne, Riez, Sénez, Glandéves à Entrevaux, Sisteron). Les lieux de culte se multiplient. De nombreux bâtiments témoignent de l’époque préromane et du premier art roman (baptistère de Riez, crypte de Dromon et de Vilhosc, église de Saint-Donat).
Un ou deux siècles plus tard, l’art roman est en plein épanouissement et de nombreux monastères et prieurés voient le jour (Notre-Dame de Lure, Notre-Dame de Salagon, prieuré de Ganagobie).