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Le renouveau économique du début du XVIème siècle est lié à la croissance démographique. La population a triplé dans l’ensemble du pays. Mais la Provence pâtit du conflit entre François Ier, Charles Quint et le duc de Savoie. Un ensemble de fortifications est construit (Entrevaux, Colmars, Seyne).

Les guerres de Religions

XVIe siècle
XVIe siècle

Les Vaudois, membres d’une secte dissidente de l’Eglise catholique, et qui avaient trouvé refuge dans les vallées reculées de Haute-Provence, refusent de se convertir. Ils seront sévèrement pourchassés par l’Inquisition en 1488. La Haute-Provence est le lieu de passage des idées de la Réforme, propagées entre autre par Guillaume Farel (natif de Gap) et auxquelles les Vaudois vont adhérer.

En 1536, François Ier, s’empare de Barcelonnette et de la Savoie, qui ne demeureront que 23 ans sous la tutelle française.

Les seigneurs de Mauvans (près de Castellane) Antoine et Paul de Richieu, appellent un ministre réformé à prêcher en 1560. Un an plus tard, l’assassinat d’Antoine marque le début des guerres de Religions dans le pays.

En 1545, « l’arrêt de Mérindol » condamne les Vaudois à être brûlés vifs.

1562, dès le début des guerres de Religions, Sisteron est disputée par les catholiques et les protestants.

Entre 1585 et 1587, les combats s’intensifient et Castellane, Seyne, La Bréole, places fortes protestantes, sont assiégées.

Au terme de plusieurs années de lutte, Henri IV parvient à imposer son autorité sur la Provence. En 1598, la proclamation de l’Edit de Nantes met fin aux combats qui ont ravagé la région et reconnaît aux protestants le droit de célébrer leur culte à Manosque, Seyne, Forcalquier, Selonnet et la Bréole.

L’Ancien Régime

Au milieu du XVIIème siècle (1648-1652), la Haute-Provence subit de nouveaux troubles de la Fronde, provoqués par Richelieu et ses exigences financières.

Sénéchaussées et vigueries - fin du XVIIIe siècle
Sénéchaussées et vigueries - fin du XVIIIe siècle

En 1692, le sud des Alpes est envahi par le duc de Savoie, Victor-Amédée II. Louis XIV réagit et fait édifier des forteresses (en Dauphiné) par Vauban. Puis en 1707, la Provence est envahie par le prince Eugène de Savoie (Colmars, Saint-Vincent, Tournoux).

Le début du XVIIIème siècle est marqué par de nouvelles pestes et disettes, ainsi que par de nouvelles querelles religieuses que suscite le jansénisme défendu par l’évêque de Sénez, Monseigneur Soanen. En 1713, par le traité d’Utrecht, la France perd une partie du Briançonnais, mais reçoit l’Ubaye en compensation. 1740 – 1748. lors de la guerre de la succession d’Autriche, la Provence orientale est envahie par les troupes austro-sardes.

A partir de la moitié du XVIIIème siècle, l’économie de la Haute-Provence s’accroît. Le pays de Forcalquier et le plateau de Valensole sont devenus le grenier à blé de la Provence. L’élevage d’ovins, équins, mulets prospère ainsi que la faïence de Moustiers. Le pays souffre alors de la surcharge pastorale, des méfaits du déboisement et de la pauvreté des voies de communication.

Révolution et Empire

L’ancienne Provence et les départements en 1790
L’ancienne Provence et les départements en 1790

La Provence entre tôt dans une Révolution qui va la faire officiellement disparaître au profit des départements. En 1791, le département des Basses-Alpes est créé et prend Digne pour chef-lieu.

Les campagnes qui avaient connu la Grande Peur de 1789 connaissent de nouveaux troubles en 1792. En 1798, la réaction royaliste suscite la Terreur. Puis les impériaux parviennent à asseoir l’Empire. Le peuple de Provence occidentale, liant croissance du XVIIIème siècle à la royauté, est hostile à Napoléon, qui en 1815, de retour de l’île d’Elbe rejoindra Paris par les Alpes. Il sera accueilli en Basses-Alpes par une population de plus en plus enthousiaste.

La période des temps modernes est marquée par une dynamique économique et une croissance démographique qui vont marquer fortement le paysage.

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Ce sont d’abord des changements dans l’organisation du paysage habité, qui s’effectuait en auréoles concentriques. Le village, implanté sur les hauteurs était ceinturé de jardins, potagers. Autour s’étendaient les champs et vergers, parfois en terrasses. La troisième auréole constituait l’espace « sauvage » où s’étendaient garrigues, landes, friches, bois. L’accroissement de la population va entraîner une dynamique de déperchement. La population va quitter peu à peu le cadre défensif du XVème siècle et s’installer dans les plaines en contre-bas. On assiste alors à un dédoublement des villages et le site primitif est petit à petit abandonné (Ongles, Bras d’Asse…).

La surexploitation de « l’espace sauvage », et en particulier le déboisement, aboutit à transformer dès la fin du Moyen Age les versants des collines du département. Cette tendance combattue déjà au XVIème siècle par les communautés va en s’accroissant avec la dynamique économique du XVIIIème siècle.

Le fort de Colmars
Le fort de Colmars

A cette époque, sur le fond de l’activité agricole traditionnelle se greffent des productions spéculatives destinées à la commercialisation (élevage du ver à soie, culture de plantes à parfum, fruits…).

Suite au fort développement de l’élevage, la transhumance se met véritablement en place, menant les troupeaux de la Basse Provence vers les montagnes.

C’est aussi l’époque durant laquelle se multiplient les pigeonniers, ceux-ci étant exclus des privilèges seigneuriaux.

Constituant une zone frontière entre la Savoie, l’Italie et la France, le pays met en place un système défensif constitué d’une succession de forts. Ceux-ci seront améliorés par Vauban à la fin du XVIIème siècle.