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C’est toute la partie Sud Ouest et Ouest du département, au relief relativement doux, qui associe les massifs linéaires du Luberon et de Lure, aux vallées des principales rivières du département : la moyenne vallée de la Durance, et les basses vallées de la Bléone, de l’Asse et du Verdon, ses trois affluents. Entre ces vallées s’élèvent collines et plateaux. Le climat est généralement méditerranéen et sec.

Le paysage mouvant

En Haute Provence, malgré la diminution du nombre d’exploitants, l’agriculture s’est globalement maintenue par la conjonction de deux phénomènes : l’agrandissement des exploitations et la spécialisation de l’activité.

Les agriculteurs ont en effet vu les conditions d’exploitation évoluer considérablement : leur nombre a globalement diminué de moitié, mais ceux qui sont restés ont agrandi les zones cultivées, jusqu’à n’être plus qu’une poignée à intervenir sur un terroir communal presque inchangé : « le nombre d’exploitations diminue, mais la surface reste la même : il y a concentration » ; « On essaie de gagner sur la colline, car la terre nous manque. Beaucoup d’agriculteurs louent sur d’autres communes » ; « Il y a une faim d’agrandissement des exploitations. Jusqu’où ira-t-on ? Le contrôle des structures n’existe pas ».

Ces agrandissements ne sont pas synonymes de diversification de l’exploitation. Au contraire, les exploitants de la vallée de la Durance et des plateaux environnants ont une longue tradition d’agriculture spéculative. « Les paysages du 04 sont commandés par la mondialisation (…). Ce qui échappe aux grande surfaces, c’est seulement l’olivier et le fromage de Banon ». Dans ces conditions, le paysage est amené à changer régulièrement, au gré de la plantation ou de l’arrachage à grande échelle d’une culture particulière. Le développement de l’arboriculture dans la vallée de la Durance a suivi ce schéma et l’on peut considérer que les primes octroyées par la Politique Agricole Commune ont des effets similaires en encourageant certaines productions. Ce phénomène est accentué par les subventions temporaires accordées aux cultures lorsqu’il faut les encourager : la lavande entre 1995 et 2000 et l’olivier plus récemment, entre 1998 et 2002.

Ainsi certains constatent les effets de ces variations sur les paysages : « L’agriculture s’est spécialisée. Avant, il y avait l’élevage, les plantes à parfum et les céréales. Du point de vue visuel, au mois de juin, c’était une carte postale : avec le blé et la sauge sclarée, la lavande faisait une tache bleue. Mais aujourd’hui, il n’y a plus que le bleu lavande » ; « Sur le paysage, ce qui est marquant, c’est la multiplication des vergers, qui ont explosé avec l’irrigation et ça a permis aux agriculteurs de survivre. Les champs de lavande sont devenus des vergers, alors que ça n’appartenait pas au pays. L’évolution actuelle, c’est que les champs de lavande et les oliviers reviennent. On revient à une culture traditionnelle du pays ; on se rapproche de l’histoire du département ». Dans un pays d’agriculture spéculative, peut-il y avoir cependant des cultures « traditionnelles » ? Les cas de la lavande et de l’olivier illustrent différemment la réponse à cette question.

Le pays de la lavande et de l’olivier

La lavande fine est une plante d’altitude que l’on trouve encore à l’état sauvage au-delà de 600 mètres. « Au début du siècle, elle n’était pas cultivée, mais cueillie dans la colline. La lavande appartenait au saltus, dans la montagne ». La lavande prend place dans un paysage de cailloux, dans l’Est du département, parfois en lisière des nouvelles forêts plantées par les services de Restauration des Terrains en Montagne : « la lavande trouve sa place dans les confins ». Ce n’est qu’avec la mécanisation agricole que la lavande se déplace vers l’Ouest, sur des terres plus plates et plus vastes : « la cause de la disparition de la lavande de l’Est du département, c’est l’incapacité à fournir des lots importants : c’est impossible si la production est trop pulvérisée. Et une culture industrielle en montagne, c’est contradictoire ».

Sous le mode d’exploitation contemporain, la lavande est ainsi devenue une culture spéculative, sous la forme de son hybride, le lavandin, qui correspond aux conditions d’altitude de la Haute Provence : entre 400 et 600 mètres : « Digne, capitale de la lavande, c’est périmé ! La vraie capitale, c’est Manosque, Forcalquier, Puimoisson ou Simiane la Rotonde. Le mensonge est tellement évident, mais les Dignois le perpétuent... ». Et comme les autres cultures spéculatives avant lui, le lavandin a envahi le paysage de la Haute Provence : « Le lavandin a l’avantage de la couleur, mais ce qui me manque et ne revient pas, c’est l’amandier. Dans la période idéale, on avait le lavandin, le blé, les fourrages et l’amandier. De tout cela, il ne reste plus que le lavandin ». Pays de la lavande, la Haute Provence l’est donc depuis peu de temps, et cette culture s’est généralisée comme identifiant du territoire en même temps qu’elle se développait sur le terrain sous l’effet des incitations publiques.

L’olivier présente au contraire l’image d’une renaissance qui a dépassé les espérances. Son aire de distribution actuelle se limite effectivement à la Haute Provence, ainsi qu’à l’extrémité Sud Est du département, sur la commune d’Entrevaux. Il est resté relativement à l’écart des conditions de commercialisation extérieures. Mais l’exode rural a laissé les oliveraies dans un état d’abandon : « l’olivier c’est l’arbre domestique, toujours à proximité des villages et des maisons, sur les coteaux, les terrains les plus pauvres, en terrasses. Mais les paysans ont abandonné l’espace foncier oléicole ». Avec l’arrivée d’une nouvelle population à partir des années 70, des urbains se retrouvent propriétaires de petites parcelles d’oliveraie et s’y intéressent. Les premières opérations de restauration ont lieu en 1995 et sont largement financées par les collectivités. Dans le même temps, les plantations font l’objet d’incitations financières. Au total, la moitié des oliviers du département ont été plantés dans les dix dernières années, parfois en plein champ, lorsque l’agriculteur a considéré que les débouchés étaient plus prometteurs. L’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) « huile de haute Provence » donne une unité et une garantie à cette production mais elle accompagne également son entrée dans une logique de commercialisation extérieure, où elle sera concurrente avec d’autres produits nettement moins chers. D’où la volonté de vendre sur place et d’associer l’olivier plus étroitement à l’identité territoriale : « il faut arrêter impérativement et rester dans la confidentialité. (…) Notre mission est de faire faire le détour au consommateur, aboutir à une réputation de terroir ».

Le pays de Giono ?

Si l’olivier est une manière de renouer avec le passé, la Haute Provence se définit également pour plusieurs acteurs par rapport à l’œuvre de Jean Giono. Celui-ci a en effet situé la plupart de ses romans de part et d’autre de la Durance et avait lui-même une prédilection pour les versants de la montagne de Lure. Giono est le témoin des paysages dénudés de ce pays de moins en moins peuplé qu’est la Haute Provence de la première moitié du siècle ; il a vu le désarroi des villages, décrit leurs renaissances possibles et en donne l’image d’un grand désert : « les paysages emblématiques de l’œuvre de Giono, c’est le désert, le sauvage. Il exécrait la ville et la Provence d’en bas, dénaturée par le tourisme. Sa Provence, il la considérait comme plus pure. (…) Plus on monte dans le pays, plus l’homme s’exprime ». Ainsi défini comme « à l’écart », cet espace s’est logiquement restreint avec le temps, mais les paysages n’auraient pas disparu : « Ces paysages sont encore partout, sauf dans la Vallée de la Durance. Ailleurs, on retrouve le désert démographique ». Ce diagnostic n’est pas partagé par tous, qui voient la forêt recouvrir les grandes étendues désertiques que Giono décrivait : « Un endroit a disparu sous le pin sylvestre, c’est le Contadour. Il y avait des grands horizons avec des pâturages de montagne. Aujourd’hui c’est une forêt vert sombre, qui estompe les rotondités. Ce n’est pas laid mais c’est différent ».

La disparition des paysages de Giono est ressentie comme une perte par plusieurs acteurs : « Pourquoi préserver Giono ? Parce que ça me touche. Ca a été le cadre de vie pour des générations de hauts provençaux ». Mais cette nostalgie est surtout partagée par les habitants les plus récents de la Haute Provence : « Le paysan d’ici ne se reconnaît pas dans Giono, alors que les néo-ruraux s’y retrouvent très bien » ; « Giono est trop universel pour être accepté par les gens du pays. Ils le considèrent comme un poète et non comme un précurseur. S’il était resté au stade régionaliste, les gens du pays l’auraient pris au sérieux. Mais sa littérature a atteint un niveau national et international et ça les a éloignés ». Giono décrit en effet ce que les nouveaux habitants sont venus chercher et ce que beaucoup d’habitants plus anciens sont heureux de voir diminuer : l’isolement et l’éloignement : « les espaces de solitude, si on les annihile, on risque d’attirer des gens qui n’ont rien à y faire, des gens superficiels. Moi, j’ai la conviction que ce département est fait pour une élite. Le noyau des êtres qui aiment ce département ne cesse de grandir, mais il ne pèse pas sur les décisions, car la base de la structure sociale, eux, ils ont des vues expansionnistes. C’est ce que je voulais éviter… ». Les responsables chargés de cette expansion expriment différemment le même paradoxe : « Tout le monde trouve très beau, mais on n’arrive pas à faire venir des entreprises. Il y a une réflexion à avoir là dessus ». Si Giono décrivait des espaces « à l’écart », il apparaît donc que ces écarts se restreignent de plus en plus, sous l’effet de plusieurs mouvements.

Avec ou contre la Durance ?

Pour tout le monde, l’évolution des paysages de la Haute Provence est venue de la Durance. C’est l’axe de pénétration dans le département ; sa moyenne vallée est la colonne vertébrale de la Haute Provence. C’est l’espace urbanisé, qui accueille les seules industries du département : « La population extérieure est liée à la croissance économique, aux installations industrielles. Mais la qualité de vie est fabuleuse : ici, on profite des attraits de la ville, mais sans les embouteillages ». L’ouverture de l’autoroute A51 a sans doute beaucoup fait pour accentuer la tendance à l’urbanisation de la vallée. Elle a notamment rapproché les communes de l’agglomération d’Aix-Marseille : « Les aixois viennent s’installer à Sisteron en résidence principale – comme Manosque est devenue la banlieue d’Aix. De Sisteron à Aix, c’est un trajet de 50 minutes, mais le terrain qui vaut un million à Aix, ici il vaut entre 200 000 F et 250 000 F ».

La plupart des communes au bord de la vallée ont ainsi vu leur paysage évoluer fortement, l’autoroute n’étant pas la seule infrastructure linéaire y contribuant. Mais dans les perceptions, la vallée de la Durance reste un espace de qualité : « La vallée est superbe, on a l’impression de respirer, d’avoir l’espace et en même temps les montagnes pas loin. On a l’impression d’être sur une table d’orientation. Sur l’autoroute, on n’a pas cette vision ; l’autoroute est bien pour l’accès, c’est un mal nécessaire, mais elle a été assez bien pensée pour détériorer le moins du point de vue visuel » ; « la vallée a été mise en valeur par l’autoroute ; elle a explosé en fréquentation. Et c’est un paysage grandiose d’Aix à Sisteron. Même les entreprises qui se sont installées ont fait un effort ; on ne s’en aperçoit même pas. On est un exemple de maîtrise des paysages vis à vis des sites industriels » ; « c’est très libre, même si la Durance est enserrée, contrôlée, malmenée. (…) La Durance est très peu accessible, il y a des barrières infranchissables : le canal et l’autoroute ». Finalement on aime la Durance, même si (ou parce que) elle est à distance et qu’elle offre ainsi un miroir réputé sauvage à un espace qui s’artificialise.

L’envolée démographique

Ce mouvement d’urbanisation et de développement a des aspects démographiques qui sont bien connus de tous : « La démographie m’inquiète. La Vallée de la Durance a tendance à attirer les populations. La population augmente mais nous devenons des villages dortoirs. Il y a des gens qui travaillent à Aix, à Digne, à Manosque, à Oraison » ; « Sur ma commune, la croissance démographique est de 14 % par an. Il y a une spéculation. Les parcelles se vendent à prix d’or ». Le sentiment général est celui d’une accélération qui se mesure au prix du foncier et touche également les espaces de plus en plus éloignés de la Durance. Les communes qui se disent de « l’arrière-pays » de la Haute Provence sont à présent connectées à la dynamique démographique : « Il y a un phénomène d’explosion de la construction, depuis 3 ans. Il y a trois ans, on avait 50 demandes par an ; en 2001, j’en ai traité 120. Car c’est facile de travailler à Manosque et Apt, la voiture permet de vivre ».

Ainsi toute la Haute Provence a connu une transformation sociale et démographique depuis plusieurs années, qui peut se résumer ainsi : « les agriculteurs restent mais les ruraux ont disparu ». Le secteur a commencé par attirer une population étrangère qui s’est intéressée au bâti ancien et qui l’a souvent transformé en résidence secondaire. Dans le même temps, il est devenu le refuge des jeunes retraités venus chercher le soleil pour les vieux jours. Ce mouvement s’est estompé au cours des dernières années et les nouveaux venus sont plus jeunes. Mais ils sont urbains, et amènent avec eux des demandes nouvelles : « L’accroissement de population est dû à la migration des gens qui viennent de la ville. Ils attendent des services, des équipements, par exemple l’Internet à haut débit, ou des commerces nouveaux, comme les distributeurs vidéos. L’arrivée des urbains fait revivre les villages. Mais l’impact est différent pour les résidences secondaires, qui font mourir les commerces et empêchent d’acheter les maisons » ; « Beaucoup d’urbains viennent vivre dans le rural, ce qui fait qu’il y a des besoins qui n’étaient pas ressentis et qui sont aujourd’hui ressentis. Ce sont les nouveaux qui font bouger les choses ». La Haute Provence est ainsi entrée dans un processus de rurbanisation assez complexe du fait de la diversité des arrivants successifs.

Ces nouveaux arrivants ont amené leur propre perception du paysage, qui peut être en contradiction avec les schémas locaux : « Le paysage créé par les pavillons, c’est le catalogue Truffaut... J’ai des voisins qui viennent du Nord des Vosges, ils se sont enfermés dans une forêt de pin ; on ne voit plus la maison. Avec des gens qui viennent d’ailleurs, on crée beaucoup de végétal. Le paysage de proximité change ; on a tendance à survégétaliser, on met un olivier près de la piscine ». Le patrimoine bâti, quant à lui, devient presque exclusivement la propriété d’habitants récents : « Nous avons progressé en résidences permanentes. Mais le village lui, ce sont essentiellement des résidences secondaires » ; « On a contribué à la notoriété et à l’enrichissement des propriétaires, mais les jeunes, RMIstes ou salariés, sont exclus de la propriété ; il y a une ségrégation spatiale. (…) On est un peu amers, car on a créé de la richesse et on n’en profite pas. Les corses n’ont peut-être pas tort… ».

Les paysages de Haute-Provence

Représentations  de l’espace et paysages

Les populations, selon l’ancienneté et le motif de leur présence, ne recherchent donc pas les mêmes qualités sur ce territoire. Dans leurs perceptions du paysage, ces éléments jouent un rôle crucial. On a déjà vu pour la vallée de la Durance les qualités d’ouverture reconnues à cet espace en train de s’urbaniser : « Il y a une ouverture du ciel incroyable. On a l’impression que ça n’a pas bougé depuis le paléolithique, que des villages s’installeraient ici ou là selon des orientations naturelles très fortes. C’est un paysage neuf » ; « C’est un paysage grandiose, qui n’a pas bougé depuis des siècles ». L’ouverture dont il s’agit est celle qui permet l’existence d’un « grand paysage », par l’impression que donnent les situations générales (les cinq collines de Manosque) et certains points remarquables (les Mées, Lurs, etc.).

L’ouverture est également la première qualité reconnue aux paysages des plateaux à l’Est de la Durance : Valensole et Puimichel : « C’est un plateau, c’est un terme clair : on a des vues lointaines. Ce qui me touche c’est l’amplitude de ce plateau et le cirque de montagnes autour : c’est assez plat pour donner de l’amplitude et suffisamment varié au lointain ». On associe à ces grands espaces ouverts la présence d’arbres isolés qui mettent en valeur l’horizontalité du paysage. La mise en place de l’irrigation au Sud du plateau de Valensole a amené quelques transformations, mais les cultures irriguées sont aujourd’hui en perte de vitesse, et ce sont les cultures sèches qui dominent toujours : « Au-dessus c’est un pays de lavande et au fond des vallées, c’est l’olivier ».

Sur l’autre rive de la Durance, le territoire situé entre le massif du Luberon et la montagne de Lure ne s’organise pas de la même manière. Si certains parlent également de plateaux, on n’identifie pas d’ensemble aussi homogène que Puimichel ou Valensole. Les transitions sont plus progressives, et le paysage plus varié : « De l’autre côté, Forcalquier, ce sont des pays très diversifiés, on peut changer de milieu très vite, parce que le territoire est grand, il y a beaucoup de choses en quelques mètres ». L’élément qui semble différencier les paysages, c’est l’eau et les systèmes d’irrigation : « L’arrière pays c’est la zone sèche. Le moyen pays est irrigué depuis les années 60. Le paysage est un peu cultivé par des jardins et les vallées forment des plaines agricoles, avec des grands fonds cultivés. Enfin, le bas pays, c’est l’arboriculture, dans le val de Durance » ; « Autour de Manosque, il y a les vergers et la vigne, mais c’est assez récent. Et pas loin le bocage entre Forcalquier et Apt, des paysages agricoles très beaux ». Entre ces espaces cultivés, la forêt comble les vides et couvre les reliefs : « Les collines sont boisées, c’est horrible. Ce sont des chênes blancs, une végétation qui s’éveille très tardivement. Heureusement l’agriculture moderne nous rappelle que c’est le printemps » ; « La vallée de Cereste, c’est une zone de bois, c’est autre chose encore. Ce sont des zones très forestières, avec une forêt privée encore très présente ».

Dans cet arrière pays, les espaces sont imbriqués : « A Forcalquier, c’est très agricole, mais plus petit. Il y a des petits villages. Les pâturages et la forêt, ça fait une mosaïque » ; « C’est un parcellaire plus restreint, sur un sol plus difficile, caillouteux, avec une alternance de parcelles cultivées, en bois et de jachères. Ce sont des zones très organisées, l’homme a mis son nez partout, avec toutes les activités ».

Au Nord de la Haute Provence, la montagne de Lure ferme l’horizon en une barre forestière : « c’est la barrière sentinelle qui prolonge le Ventoux. Il y a une dimension sauvage ». Au pied de cette barrière s’étend la vallée du Jabron : « C’est une vallée en cul de sac, très identifiée, facile à repérer. C’est une succession de village. L’adret est très aride et l’ubac plus abrupt et verdoyant, chargé en arbres » ; « c’est un territoire à part entière, avec un adret et un ubac très marqués ». La vallée n’est cependant pas inaccessible et ses proportions créent une ambiance à la fois d’isolement et d’accueil. Le paysage est déjà différent de la Haute Provence et appelle une évocation plus lointaine : « Ce n’est pas du tout les Alpes. Ca me fait penser à la Corse. C’est une succession de chaînes, de mini sommets, décalés les uns par rapport aux autres. Il n’y a pas de cassure, ni de secteur réellement encaissé ; c’est un V assez régulier ».