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Par leur économie et leur sociologie, les villages renouent ainsi avec les caractéristiques urbaines. Ils abritaient de petites industries (filatures, tuileries…), des services, des commerces, bref une population dont une forte minorité ne vit pas directement de l’agriculture. Chaque village comporte son lot d’ouvriers, d’artisans, de négociants, mais aussi « une micro-aristocratie de bourgeois » qui font de lui une petite ville. Cette population stratifiée se répartit inégalement dans l’espace villageois. Au schéma hérité de l’Ancien Régime (et encore souvent repérable), où la demeure seigneuriale dominait le village, s’est progressivement substitué un autre schéma : celui d’une différenciation sociale entre les quartiers hauts aux maisons étroites et aux ruelles tortueuses, résidences des plus pauvres, et les quartiers bas, extensions des XVIIIème et XIXème siècles, aux alignements systématiques, aux demeures plus vastes et dégagées, résidences de notables et des agriculteurs fortunés. Un troisième mouvement s’est récemment amorcé : l’occupation des parties hautes des villages réputées « typiques » par des résidents secondaires.

Si le réseau des villes est plutôt dense dans la vallée de la Durance, il s’estompe fortement dès que l’on gagne les régions de montagne. Le village demeure ici… un village.

Le hameau, type de groupement quasi inexistant dans le « pays de collines et plateaux », est fort répandu en pays «gavot ». Les communes comprennent plusieurs hameaux formant chacun un village miniaturisé : constructions mitoyennes bordant quelques ruelles, usages communs du four, de la fontaine…


Un des traits saillants du début du XXème siècle paraît être le dynamisme retrouvé des « villages urbanisés », des bourgs et des villes petites et moyennes. C’est dans le val durancien que le réseau des « villages urbanisés » est le plus dense.

Après un creux dû à l’exode rural de la fin du XIXème et du début du XXème siècle, les bourgs connaissent aujourd’hui un nouvel essor avec l’implantation de nouveaux résidents travaillant souvent dans les villes proches, ajouté à la transformation progressive du bâti ancien en résidences secondaires.

Cependant qu’une paysannerie très diluée dans l’espace et souvent vieillissante s’est efforcée de s’intégrer aux mécanismes des grands marchés agricoles, la montagne provençale a été, à son tour investie par le tourisme de résidence.

« Désormais pour chaque résidence principale, il y a largement plus d’une résidence secondaire et les premières sont partiellement occupées par des retraités venus d’ailleurs. » (A. de Réparaz)

Une large part du département est devenue particulièrement attractive pour les « gens d’ailleurs ». cette attractivité n’a pas faibli en dépit de l’extension urbaine et du « mitage » des paysages naturels ou agricoles.

« Allons marseillais, qui mourrez de chaleur pendant l’été, arrivez nous en caravanes, envoyez vos fils ; l’air pur de nos cimes leur bronzera la peau, leur donnera la vigueur et l’audace du montagnard. Et vous, touristes routiniers qui suivez la foule en suisse ou en Savoie, quittez les routes battues et venez ici. » (publicité de 1875)