Communes concernées
- Saint-Paul-sur-Ubaye
- Val d'Oronaye
Données générales
- Superficie : environ 15 584 hectares
- Altitude maximale : 3411 mètres
- Altitude minimale : 1500 mètres
- Population : environ 50 habitants
PRESENTATION
LES PREMIERES IMPRESSIONS
Ce pays de haute montagne présente d’immenses pâturages surplombés de falaises verticales et d’éboulis
Dans la vallée, des hameaux, des fermes, des granges, à l’architecture traditionnelle ponctuent le parcours.
L’ensemble du territoire est très apprécié par les randonneurs de part la qualité de ses paysages retirés et « sauvages ».
LES MATIERES ET LES COULEURS
- Mélèzes aux couleurs de feu en automne et vert tendre au printemps
- Gris et blanc des roches
- Vert des pâtures
- Blanc pur de la neige
- Paysage de haute montagne confrontant les alpages vastes et pelés aux verticales des rochers.
CONTEXTE GEOGRAPHIQUE
LE RELIEF ET LA GEOMORPHOLOGIE
Situé à l’extrême nord des alpes provençales, ce pays de haute montagne s’étend de la Tête de Toillies jusqu’au resserrement constitué par la Tête de La Courbe et la Tête de Paneyron. Cette vallée présente une forme de « V » très évasé, modelée par l’érosion glaciaire.
Ce territoire est limité par les chaînes de montagnes les plus élevées du département (entre autre l’Aiguille de Chambeyron : 3411 m., le Pic de Font Sancte : 3387 m, le Bric de Rubren : 3340 m….).
Les masses rocheuses, les falaises, sont très présentes dans le paysage. L’alternance du gel et du dégel, les infiltrations d’eau issues des névés, les intenses ruissellements occasionnés par les orages ont généré de profondes transformations des roches calcaires.
LA GEOLOGIE
Dans la Haute Vallée de l’Ubaye, le minéral est très présent.
Les phénomènes de couverture, plissement et charriage furent très nombreux. Les diverses strates comprimées et charriées les unes sur les autres présentent une grande variété de couleurs.
Aux sources de l’Ubaye, les versants sont taillés dans des schistes lustrés . Sur ces versants réguliers, l’épine dorsale des Alpes d’origine éruptive et métamorphique est flanquée de reliefs et de roches calcaires d’origine sédimentaire. La partie haute de l’Ubaye provient à l’origine des schistes de la nappe du Piémont caractérisé par des calcaires métamorphiques de couleur ocre-rose comme le marbre de Guillestre. On y trouve aussi des ophiolites (roche magmatique) comme les basaltes en coussin dans le vallon de Chabrières ou encore les serpentinites, vert sombre dans l’ancienne carrière de Maurin.
Entre la Barge et le Pont du Châtelet, l’Ubaye parcourt les nappes calcaires briançonnaises du Jurassique supérieur. Celles-ci constituent une zone montagneuse qui présente des reliefs aux parois élancées, aux vallons étroits, accidentés de gorges et forme l’ossature des plus hauts sommets : Font-Sancte, Chambeyron, Panestrel, Péouvou, Pelvat.
Dans la partie sud, à partir de Fouillouse, l’Ubaye taille dans les flyschs de la grande nappe du Parpaillon.p>
L'HYDROGRAPHIE
L’Ubaye prend sa source à 2646 mètres d’altitude, entre la Tête de Toillie et le Bric de Rubren. La rivière est alimentée par des glaciers (glacier de Chauvet, de Marinet), des lacs (lac des Neufs Couleurs, lac Noir, lac de Marinet…) et une multitude de torrents qui dégringolent les versants dans des reliefs bouleversés, dans des tumultes de roches.
CONTEXTE HUMAIN
L’AGRICULTURE ET LA FORET
La végétation s’étend sur les étages montagnard, subalpin et alpin. On retrouve le pin sylvestre entre 1200 et 1800 mètres d’altitude, puis le mélèze et le pin à crochets. Au-dessus de 2600 mètres, la rudesse du climat, impose une raréfaction des végétaux. C’est le domaine des pelouses alpines, des pierriers, des roches compactes aux parois verticales. Sur les versants de la rive gauche, légèrement orientés vers le nord, la végétation arborée est plus dense. Là, dominent les mélèzes auxquels viennent se mêler les pins et les sapins.
Les paysages de la Haute Ubaye dépendent fortement du système et de l’économie sylvo-agri-pastoral. Autrefois, les versants boisés ont été déboisés et surpâturés et les champs cultivés montaient bien plus haut que maintenant, en particulier le long des versants les mieux exposés. On peut encore observer les traces de cette économie d’autrefois sur certains versants (murets, clapas, bergeries…).
Ces paysages sont aujourd’hui confrontés à une certaine contradiction. Si sur certains secteurs le surpâturage est visible, sur d’autres, la régression des pâtures et l’extension des boisements entraînent la fermeture des paysages.
LES FORMES URBAINES
La Haute Vallée de l’Ubaye est peu urbanisée. Les villages et hameaux, de petite taille et de forme allongée, se sont installés en fond de vallée, sur la rive droite de la rivière, plus ensoleillée, et en bordure de route de manière à économiser l’espace cultivable.
Les « estives » (bergeries ou vacheries), habitats temporaires qui répondent aux besoins du temps de l’estive sont disséminées sur les hauteurs.
L’architecture traditionnelle alpine se rapproche du style dauphinois. Villages et hameaux sont d’une extrême simplicité : maisons basses et allongées, pierre pour les murs, lauze grise ou bardeaux de bois pour les toits (Maljasset, La Barge). La maison de la Haute Ubaye regroupait sous un même toit toutes les fonctions nécessaires à l’habitation et à l’activité économique.
De nos jours, les couvertures en lauze ou en bois se font rares et ont été remplacées par des tôles ondulées ou zinguées. Ce matériau bien que très pratique et économique a un impact fort dans le paysage par son aspect, sa couleur et sa brillance. Quelques hameaux dont le potentiel architectural est certain, sont dévalorisés par leurs toitures en tôle (La Grande Serenne).
SITES REMARQUABLES
Les hameaux caractéristiques
Perchés à plus de 2000 m d’altitude, la Barge, Maljasset ainsi que Combremont comptent parmi les habitats permanents les plus élevés d’Europe. Leurs maisons à l’architecture typique et aux toitures en Lauzes épaisses, remarquablement conservées, reçoivent souvent des gîtes ruraux ou des auberges, ils sont vivant et habités toute l’année.
Le pont et les gorges du Chatelet (site classé)
Ce pont fut bâti en 1880 afin de relier les hameaux du vallon de Fouillouse à la Haute Ubaye. Il franchit d’un bond la profonde entaille creusée par le torrent qui bouillonne une centaine de mètres plus bas.Le pont et les brèves gorges qu’il enjambe, forment un paysage grandiose que l’on peut contempler depuis un belvédère aménagé. De l’autre côté, la vue s’étend sur de vastes prairies, la vallée et les villages de la Petite et la Grande Serenne.
Le Massif du Chambeyron et les lacs d’altitude
Site touristique important, ce fabuleux massif est un concentré de paysages de très haute montagne. Lacs d’altitude, glaciers, torrents furieux ou ruisseaux de fonte des neiges, cascades, immenses alpages torturés par les éboulis et les falaises constituent ce paysage grandiose qui se déroule sous les yeux des randonneurs.
ORGANISATION DU TERRITOIRE
- Petits villages-rue caractéristiques situés en fond de vallée
- « Caractère authentique » de certains hameaux
- Voie de communication en fond de vallée)
- Très peu de constructions récentes
- Forêts denses sur les ubacs
- Forêts éparses sur les adrets
- Parcelles surpâturées et d’autres en régression
- Développement des friches en bas de la vallée
ENJEUX PRIORITAIRES
- Préserver et valoriser le patrimoine bâti ancien traditionnel montagnard et remarquable
- Gérer les flux touristiques dans les paysages remarquables
- Limiter la fermeture des paysages d’alpages remarquables
ENJEUX ET ACTIONS
ELEMENTS PAYSAGERS ET PATRIMONIAUX
- PRÉSERVER LA QUALITÉ DES PERSPECTIVES VISUELLES
Entretien des abords des points de vue (débroussaillement)
Aménagement d’accès et de lieux d’arrêt, tout en portant attention à l’impact qu’ils peuvent générer - VALORISER LE PATRIMOINE BATI
Promouvoir les savoir-faire architecturaux.
Encourager et faciliter la restauration du bâti ancien.
Sensibiliser les propriétaires sur l’impact des toits de tôle - PRÉSERVER LA QUALITÉ ET LA PERCEPTION DES PAYSAGES REMARQUABLES
Préserver et valoriser le patrimoine architectural traditionnel montagnard
Encourager et faciliter les actions de restauration. Promouvoir les savoir-faire architecturaux
Faciliter la protection et la gestion et la mise en valeur de ces sites
Gérer les flux touristiques
Etudier l’impact des aménagements existants ou à venir
Adapter le pastoralisme afin de conserver les paysages ouverts d’alpages
PAYSAGES RURAUX ET NATURELS
- PRESERVER LES TERROIRS PRESENTANT UNE QUALITE PAYSAGERE NOTABLE ET RELATIVEMENT INDEMNE D’URBANISATION AINSI QUE LEURS STRUCTURES PAYSAGERES MORPHOLOGIQUES, VEGETALES ET AGRAIRES (TERRASSES, HAIES, CHEMINS RURAUX, RUISSEAUX, FOSSES ET RIPISYLVES ...)
Lutter contre les friches. Maintenir l’activité agricole et promouvoir une agriculture respectueuse de l'environnement
Entretenir et valoriser les structures végétales et agraires (murets, clapiers, chemins) qui participent à la qualité du paysage
Encourager et faciliter les actions de restauration
Sensibiliser les élus et les propriétaires - PRÉSERVER ET VALORISER LES RIPISYLVES. PRIVILÉGIER LES PROTECTIONS DE BERGES PAR GENIE ECOLOGIQUE
PRÉSERVER ET VALORISER LES PRAIRIES ET ZONES HUMIDES