Communes concernées
- La Condamine-Châtelard
- Jausiers
- Saint-Paul-sur-Ubaye
- Val d'Oronaye
Données générales
- Superficie : environ 11 013 hectares
- Altitude maximale : 2988 mètres
- Altitude minimale : 1230 mètres
- Population : Population : environ 300 habitants en 1999
387 habitants en 2014
PRESENTATION
LES PREMIERES IMPRESSIONS
Ce territoire confronte la vallée de l’Ubaye profonde, encaissée et boisée aux terres de haute montagne, ouvertes sur le ciel, aux paysages pelés et rocheux.
LES MATIERES ET LES COULEURS
- Gris des roches
- Vert tendre des pâtures au printemps
- Camaïeux de verts des forêts
CONTEXTE GEOGRAPHIQUE
LE RELIEF ET LA GEOMORPHOLOGIE
Cette entité est limitée par le massif la Tête de Siguret (3032 m.), la Tête de l’Homme (2504 m.) à l’est, la Tête de Paneyron (2785 m.) au nord , le Massif du Parpaillon (2990 m.) à l’ouest et la Chalanche (2984 m.) au sud-ouest.
La vallée de l’Ubaye, entre Jausiers et La Condamine, profonde, très encaissée, présente un relief en forme de U étroit. De grandes falaises abruptes l’enserrent sur les deux rives et contribuent à donner l’impression d’un paysage fermé. Après un bref élargissement au niveau de la confluence avec l’Ubayette (les Gleizolles) la vallée se resserre à nouveau, de manière spectaculaire au Pas de la Reyssole.
A la sortie du tunnel du Pas de la Reyssole, le paysage s’ouvre de manière soudaine sur Saint-Paul et la haute montagne.
Les vallons du Parpaillon et du Riou Mounal, aux paysages ouverts, sont de forme évasée. Ils présentent une morphologie asymétrique. L’ adret abrupt et rocheux s’oppose à l’ ubac aux pentes plus douces et régulières creusées de petits vallons à très haute altitude (vallon du Bérard, vallon Claous, vallon de l’Infernet).
Depuis la vallée du Riou Mounal les vues s’étendent jusqu’à l’imposant massif du Chambeyron.
LA GEOLOGIE
Tout le début de la vallée est taillé dans les flyschs calcaires à Helminthoïdes de la nappe du Parpaillon. Si l’ensemble géologique est homogène et continu jusqu’au Pas de la Reyssole, l’aspect et la nature des roches n’en sont pas moins extrêmement divers. Cette épaisse série de turbidités résulte en fait d’avalanches sous-marines successives et de dépôts sédimentaires dans l’océan alpin. Les sédiments grossiers se sont déposés les premiers donnant des grès, les sédiments fins ensuite, donnant des calcaires et des marnes. Ces grès connus sous le nom de grès de l’Embrunnais, sont visibles au niveau de Châtelard et au col de Vars.
Colorées du beige au gris foncé, ces roches présentent un aspect schisté, se délitant en plaquettes comme des ardoises. Les couches sédimentaires sont extrêmement plissées. L’appellation « à Helminthoïdes » vient des traces sinueuses visibles à la surface de certaines dalles et attribuées au passage de vers lors du dépôt.
L’HYDROGRAPHIE
Le réseau hydrographique se caractérise par une multitude de ruisseaux d’altitude au caractère intermittent, issus de la fonte des neiges. Ceux-ci s’écoulent vers les torrents principaux que sont le Riou Mounal et le ruisseau de Parpaillon qui à leur tour viennent grossir les eaux de l’Ubaye.
Sur l’adret du Riou Mounal, la puissance des eaux de quelques torrents ont sculpté la roche pour former de véritables petits canyons.
CONTEXTE HUMAIN
L’AGRICULTURE ET LA FORET
Sur les versants de la vallée de l’Ubaye, orientée nord-sud, entre le Pas de Grégoire et le Pas de la Reyssole, il n’existe pas de différence notable de végétation entre la rive droite et la rive gauche.
Néanmoins dans cette partie de vallée particulièrement profonde on peut assister à l’étagement presque complet de la végétation. La composition de la forêt se différencie en partie en fonction de l’altitude mais aussi des campagnes de plantation anciennement menées par les services de restauration des terrains en montagne. A proximité de la rivière on retrouve un mélange de feuillus (frênes, bouleaux, saules, peupliers) et de pins sylvestres mêlés à quelques pins noirs. Sur les versants la forêt mixte se dégrade petit à petit pour laisser place aux plantations de résineux (pins sylvestres et pins noirs). Puis c’est le mélèze qui domine pour laisser place aux prairies alpines et aux grands paysages ouverts.
Dans cette partie de l’Ubaye, très refermée et où la forêt domine, l’agriculture est peu présente. Seul le village de Tournoux présentent un terroir mêlant cultures et pâturages, parfois séparés de haies.
Dans les vallons du Riou Mounal et du Parpaillon, orientés est-ouest, la forêt se retrouve essentiellement sur les ubacs. Par endroits, quelques prairies subsistent sur le bas de ces pentes. Celles-ci sont gagnées peu à peu par la forêt de mélèzes. Sur les versants ensoleillés, si quelques prairies cultivées persistent dans les environs de Saint- Paul, l’essentiel de l’activité agricole est représentée par l’élevage de bovins et d’ovins sur prairies naturelles.
De nombreux moutons viennent grossir les troupeaux lors de la période estivale pour occuper les prairies alpines.
LES FORMES URBAINES
Cette entité présente deux principaux villages, de taille importante : La Condamine , situé en fond de vallée, à proximité de l’Ubaye et Saint-Paul, installé sur un replat en surplomb de la rivière.
Le petit village de Tournoux, tout en longueur, aligne de jolies maisons, au creux de son terroir. De son replat perché, il domine l’Ubaye.
Le vallon du Parpaillon est quant à lui très peu habité. L’habitat se concentre aux Pras, sous forme de lotissement de chalets, et à la petite station de Sainte-Anne-La-Condamine, sous forme d’hôtels. L’essentiel de l’habitat est saisonnier, lié au tourisme. On trouve néanmoins quantité d’estives disséminées sur les pentes douces de l’ubac.
On regrettera cependant l’utilisation excessive de la tôle ondulée en matériau de couverture.
Cette entité semble subir une pression urbaine liée au tourisme et des chalets de vacances apparaissent petit à petit.
Si la Condamine paraît relativement groupée, en revanche Saint-Paul présente un habitat diffus à l’architecture hétéroclite qui s’intègre mal dans le paysage et déstructure sa silhouette.
Dans cette partie de l’Ubaye, les constructions militaires se font plus présentes qu’ailleurs comme le fort de Tournoux, la Redoute de Berwick et les nombreux baraquements austères et parfois abandonnés.
LES SITES REMARQUABLES
Les forts de l’Ubaye
Le fort de Tournoux a été édifié de 1843 à 1865, en position stratégique, à la confluence des deux vallées. Ce bâtiment fut la pièce maîtresse de la défense du bassin de Barcelonnette au XIXème siècle. De la caserne aujourd’hui délabrée, au bord de l’Ubaye jusqu’au fortin supérieur, à 2000 mètres, s’étagent des batteries de tir, des cantonnements à demi-creusés dans le rocher, ainsi que des couloirs souterrains et des escaliers impressionnants. Sur la route, l’ensemble, surprend de par son caractère démesuré et ses fortifications troglodytes qui se confondent avec le rocher.
Avec la redoute de Berwick et les forts de l’ancienne ligne Maginot (haut Saint-Ours, roche de la Croix), ils offrent un condensé d’histoire de l’architecture militaire.
Les demoiselles coiffées de Mézelen (site classé)
Situées dans le ravin des Muratières (entre Melezen et Saint-Paul) ce groupe de demoiselles coiffées est une curiosité de l’érosion. Les eaux de ruissellement ont façonné ces colonnes de terres parfois protégées d’une pierre posée sur leur partie supérieure.
Aucune indication, ni aucun cheminement n’orientent le promeneur. De plus aucune information ne permet de comprendre la grande fragilité de ce site.
Le col de Vars
Ce site facile d’accès, présente un panorama sur des paysages grandioses des hautes montagnes. A une altitude de 2109 m, ce paysage austère de prairies et de blocs de grès est parcouru et contemplé par de nombreux touristes de l’Europe entière. Un parking ainsi qu’un restaurant permettent une halte et de se restaurer tout en appréciant le panorama.
ORGANISATION DU TERRITOIRE
DANS LA VALLEE DE L’UBAYE
- Dans la vallée de l’Ubaye :
- Villages importants en fond de vallée
- Habitat lié au tourisme
- Constructions récentes diffuses
- Silhouettes villageoises éclatées
- Dans les vallons :
- Hameaux et maisons de taille modeste
- Habitat accroché sur les versants ensoleillés
- Chalets de vacances (Sainte-Anne)
- Dans la vallée de l’Ubaye :
- Couvert forestier identique sur les deux versants
- Forêts de feuillus en fond de vallée
- Plantations de conifères sur les versants
- Agriculture peu importante
- Rares pâturages, parfois séparés par des haies
- Dans les vallons :
- Adret et ubac différenciés
- Forêts de mélèzes sur l’ubac
- Cultures et boisements de feuillus sur les versants ensoleillés, agriculture peu importante
- Alpages sur les hauteurs
DANS LES VALLONS
ENJEUX PRIORITAIRES
- Préserver la qualité des paysages remarquables de haute montagne
- Maintenir l'agriculture de montagne
- Maîtriser l’implantation diffuse du bâti
ENJEUX ET ACTIONS
ELEMENTS PAYSAGERS ET PATRIMONIAUX
- Préserver la qualité des perspectives visuelles
Entretien des abords des points de vue (débroussaillement)
Aménagement d’accès et de lieux d’arrêt, tout en portant attention à l’impact qu’ils peuvent générer - VALORISER LE PATRIMOINE BATI
Promouvoir les savoir-faire architecturaux
Sensibiliser les propriétaires et les élus locaux sur la valeur patrimoniale et paysagère
Encourager et faciliter les actions de restauration du bâti traditionnel - Préserver la qualité et la perception des paysages remarquables
Faciliter la protection et la gestion et la mise en valeur de ces sites
Gérer les flux touristiques
Etudier l’impact des aménagements existants ou à venir
Lutter contre la fermeture des paysages d’alpages
PAYSAGES CONSTRUITS
- GÉRER ET ASSURER LA PERTINENCE PAYSAGÈRE DES EXTENSIONS URBAINES
LIMITER ET STRUCTURER LES EXTENSIONS URBAINES, RECONQUERIR ET VALORISER LES CENTRES ANCIENS, REHABILITER ET AMELIORER QUALITATIVEMENT LES PAYSAGES BATIS ET LES ENTREES DE VILLES
Préférer la revitalisation des centres anciens et une densification de l'enveloppe urbaine existante (en tenant compte de la topographie, des structures paysagères en place, des perceptions, des volumes et couleurs ...) à un développement diffus
Stopper l’étalement urbain. Affirmer une limite nette d’urbanisation
Préserver et valoriser le patrimoine bâti. Promouvoir les savoir-faire architecturaux
Lutter contre la pollution lumineuse - Contrôler la dispersion et la qualité du bâti dans les espaces agricoles
Stopper l’implantation bâtie diffuse en versant et dans les espaces agricoles
Améliorer l’intégration paysagère et la qualité du bâti isolé. Promouvoir les savoir-faire architecturaux - Réduire l’impact des réseaux aérienS (debroussaillement sous les lignes et enfouissement des reseaux)
- AMELIORER LE PAYSAGE DES STATIONS DE SKI, LE PARC IMMOBILIER, LES ESPACES PUBLICS, TOUT EN PRESERVANT LA RESSOURCE EN EAU
Requalifier le parc de logement et les espaces publics
Promouvoir des études d’urbanisme, d’architecture et de paysage
Lancer une réflexion sur la qualité et l’utilisation de ces espaces hors saison et dans la perspective du changement climatique - CONTRÔLER L’IMPLANTATION ET LA QUALITÉ DES BATIMENTS ET DES ZONES D’ACTIVITÉS
Promouvoir les requalifications des zones d’activités existantes
Améliorer l’intégration paysagère des bâtiments agricoles et de leurs abords et veiller à l'insertion paysagère des nouvelles installations. Maîtriser le développement de hangars photovoltaïques
PAYSAGES RURAUX ET NATURELS
- MAITRISER LA FERMETURE DES PAYSAGES, GERER L'AVANCEE DES FORÊTS ET LA QUALITE DES SECTEURS AGRICOLES OU NATURELS FRAGILES
Maitriser le développement des friches. Maintenir et redévelopper l’activité agricole
Promouvoir le pastoralisme et une agriculture respectueuse de l'environnement
Stopper l’implantation de l’habitat diffus - PRESERVER ET VALORISER LES RIPISYLVES. PRIVILEGIER LES PROTECTIONS DE BERGES PAR GENIE ECOLOGIQUE
PRESERVER ET VALORISER LES PRAIRIES ET ZONES HUMIDES