Communes concernées
- Barrême
- Beynes
- Chaudon-Norante
- Entrages
- Moriez
- Saint-André-les-Alpes
- Saint-Lions
- Saint-Jacques
- Senez
Données générales
- Superficie : environ 13 790 hectares
- Altitude maximale : 1667 mètres
- Altitude minimale : 630 mètres
- Population : environ 750 habitants en 1999 (hors Barrême, Moriez, Chaudon-Norante)
839 habitants en 2014
PRESENTATION
LES PREMIERES IMPRESSIONS
Ce pays est un long couloir de circulation où le train des Pignes, la Route Napoléon et l’Asse puis l’Asse de Moriez se côtoient continuellement. C’est une vallée très étroite et passante où les terroirs agricoles, faute de place, se sont perchés en altitude, dans des vallons retirés.
LES MATIERES ET LES COULEURS
- Blanc et gris des calcaires
- Vert clair puis roux des chênes blancs
- Vert foncé du pin noir d’Autriche
- Vert tendre des prairies
- Blond des céréales et des foins
CONTEXTE GEOGRAPHIQUE
LE RELIEF ET LA GEOMORPHOLOGIE
Cette vallée est un couloir linéaire délimité par le Col des Robines au sud-est, porte ouverte vers le lac de Castillon, et la clue de Chabrières au nord.
La rivière traverse une succession de reliefs complexes, tourmentés et orientés en tous sens. Les principaux forment parfois limite avec les autres entités : au nord, le sommet du Chalvet, de Mouchon, la Barre de Chaudon, et au sud le piémont des montagnes de Beynes, les montagnes de la Sapée, la Barre et de Lieye et les contreforts de l’Aup. Les versants sont abrupts et la rivière s’encaisse de plus en plus vers l’aval, jusqu’à former de véritables falaises au niveau de la clue de Chabrières.
Le fond de vallée est toujours étroit et les terroirs agricoles se perchent le long des vallons d’altitude plus évasés. Au niveau de Barrême, la vallée s’élargit et les pentes se font plus douces et propices à l’agriculture. Les vallées adjacentes de Clumanc et de Blieux débouchent, largement ouvertes.
LA GEOLOGIE
Ce pays est le domaine des calcaires durs du Jurassique, qui forment des crêtes blanches très régulières (Barre de Chaudon, Crête de Chabrières, Montagne de Beynes) ou des lames acérées surgissant des forêts. Seule l’Asse a réussi à les entailler, formant la clue de Chabrières. Ces massifs calcaires sont séparés par des combes marneuses (terres noires du Lias) aux formes plus douces sur lesquelles se sont installés des terroirs agricoles (Chaudon et Hyèges).
Le synclinal de Barrême forme un couloir plus dégagé où se sont accumulés des matériaux d’origine glaciaire et lacustre : grès verts de l’Oligocène, poudingue d’Argens et grès de Barrême.
On retrouve cette diversité de matériaux dans la construction du bâti traditionnel.
L'HYDROGRAPHIE
Ce couloir qui apparaît comme une seule et même vallée est en fait la succession de trois rivières. L’Asse de Moriez naît au pied de la Montagne de l’Aup. En amont de Barrême elle conflue avec l’Asse de Clumanc puis de Blieux pour former la rivière de l’Asse, torrent fougueux qui occupe tout le fond de la vallée.
Depuis la fin du XVIIIème siècle, il a fait l’objet de travaux d’endiguement, au niveau de Barrême notamment.
L’Asse de Moriez et l’Asse sont alimentés par un réseau de petits torrents intermittents et par des ruisseaux qui irriguent les vallons principaux (torrent de Hyèges, de Chaudon, de Saint-Pierre). Bordés d’une ripisylve de frênes et de saules, ils drainent les eaux qui jaillissent à mi-pente. Ces sources coïncident souvent avec l’implantation des hameaux et villages, riches de nombreuses fontaines et lavoirs (Moriez, Hyèges).
CONTEXTE HUMAIN
L’AGRICULTURE ET LA FORET
De grands reboisements de pins noirs d’Autriche ont été menés au milieu du XIXème siècle pour lutter contre l’érosion des sols marneux. Près de la moitié des versants de la commune de Barrême ont ainsi été plantés.
Dans le fond de vallée, l’agriculture est très peu présente. Elle se limite à quelques parcelles de prairies de fauche ou de céréales, bordées de grands bouquets de saules blancs, situées dans les élargissements du fond de vallée (Norante, Barrême, Gévaudan, Moriez).
Sur les hauteurs, des terroirs isolés s’étendent dans le creux des vallons. Les secteurs les plus difficiles à cultiver semblent délaissés (Chaudon). Une agriculture persiste sur les replats (terroir de Hyèges). Les champs de lavande, fourrage, céréales sont ponctués de gros saules blancs, de frênes ou de noyers. Quelques vergers ceinturent les villages isolés.
En altitude, des prairies d’alpages occupent les terres les plus plates (Défens).
LES FORMES URBAINES
Traditionnellement, l’habitat de la vallée, était lié à l’activité agricole. Les villages agglomérés se sont installés sur les versants doux de la vallée (Norante, Moriez, Gévaudan), ou dans les vallons d’altitude (Chaudon, Hyèges), au sein des terroirs. Ils sont composés de maisons mitoyennes hautes et étroites, de type provençal mais qui subit légèrement l’influence montagnarde (disparition des génoises). Quelques petites fermes et granges isolées ponctuent les terroirs.
Au cours des siècles, la population s’est peu à peu installée dans le fond de la vallée, à proximité des voies de communication (village de Barrême qui a quitté le site de la colline Saint-Jean par exemple). D’abord désordonnés et agglomérés à distance de l’Asse capricieuse, les villages se sont étalés lorsque se sont réalisés les travaux d’endiguement de la fin du XIXème siècle.
L’arrivée du train des Pignes a entraîné la construction de bâtiments et d’ouvrages caractéristiques (gares accompagnées d’arbres majestueux, ponts) qui caractérisent ce fond de la vallée.
Aujourd’hui, les constructions récentes s’implantent autour des villages proches de la Route Napoléon, voie de communication importante et touristique (Barrême, Norante, Moriez). Ces extensions pavillonnaires dont l’implantation semble anarchique, nuisent à la lisibilité de ces silhouettes villageoises et dévalorisent la qualité des paysages.
De plus, le long de la route, entre les villages, se sont installés des aménagements plus ou moins lourds, souvent liés au tourisme (cabanes de restauration rapide, auberges, aires de repos, panneaux d’informations, commerces, hangars disgracieux…).
SITES REMARQUABLES
La clue de Chabrières
L’Asse, torrent impétueux, a creusé les clues de Chabrières. Ce couloir est surplombé par d’abruptes falaises de calcaire aux plis tourmentés, véritables murailles, sur environ 50 mètres de long. La route, qui effleure le torrent semble être happée entre ces verticales minérales.
Panorama du col de Corobin
Situé sur la route Impériale de Barrême à Digne, le col de Corobin offre un remarquable point de vue sur les montagnes environnantes. A l’est, l’horizon est barré par les crêtes des Dourbes et de Chaudon. A l’ouest, au-delà des reliefs de marnes noires, s’étendent les terroirs d’altitude, nichés au pied des grandes crêtes calcaires. Celles-ci dessinent des lames blanches qui ondulent au milieu du couvert forestier.
Le village de Gévaudan
Ce charmant petit village installé sur une butte au milieu de la vallée est resté vivant grâce aux résidents secondaires qui ont su se l’approprier en respectant son caractère pittoresque. De nombreuses façades sont crépies d’un beau beige rosé traditionnel qui contraste avec le vert soutenu des plantes grimpantes qui les animent.
ORGANISATION DU TERRITOIRE
- Occupation bâtie peu dense
- Villages-rue installés en fond de vallée
- Petits hameaux dans les vallons transversaux
- Quelques fermes et hangars isolés
- Constructions pavillonnaires diffuses en développement aux alentours des villages
- Paysage linéaire de fond de vallée combinant route nationale, chemin de fer, réseaux aériens,ripisylve et torrent
- Bâti divers lié au tourisme le long de la route principale
- Paysage fortement boisé, souvent jusqu’ à la ripisylve
- Nombreuses plantations de pins noirs
- Agriculture très peu présente
- Agriculture localisée dans les rares élargissements du fond de vallée
- Petits terroirs en haut des vallons transversaux, souvent en dynamique de déprise
- Parcours à moutons sur les sommets
- Quelques vergers autour des hameaux
ENJEUX PRIORITAIRES
- Favoriser et soutenir la qualité des paysages des RN 85 et 202 et de leurs abords
- Maîtriser le développement des villages
- Lutter contre la fermeture des paysages de fond de vallée
ENJEUX ET ACTIONS
ELEMENTS PAYSAGERS ET PATRIMONIAUX
- PRÉSERVER LA QUALITÉ DES PERSPECTIVES VISUELLES
Entretien des abords des points de vue (débroussaillement)
Aménagements de lieux d’arrêt sur le bord de route tout en portant attention à l’impact qu’ils peuvent générer - VALORISER LE PATRIMOINE BATI
Promouvoir les savoir-faire architecturaux
Inventorier et réhabiliter le patrimoine bâti - PRÉSERVER LA QUALITÉ ET LA PERCEPTION DES PAYSAGES REMARQUABLES
Mettre en valeur les sites remarquables et leur perception
Faciliter la protection et la gestion de ces sites
Préserver et souligner la silhouette des villages de caractère : Gévaudan
Valoriser le patrimoine bâti
Maîtriser toute nouvelle extension ou création de bâtiment - FAVORISER ET SOUTENIR LA QUALITE DES PAYSAGES DE BORD DE ROUTE DES RN 85 ET RN 202 AXES MAJEURS A VALORISER
Contrôler la dispersion et la qualité des structures liées au tourisme : cabanes de restauration, auberges, hangars, panneaux publicitaires…, le long de la Route Napoléon (RN85) et de la RN 202.
Contrôler l’implantation diffuse et améliorer la qualité de ces constructions
Elaborer un programme de requalification des "points noirs" résiduels
Intégrer l’aspect paysage dans chacune des requalifications
Mettre en œuvre une signalétique appropriée - VALORISER LES LIGNES DE CHEMIN DE FER NOTAMMENT LE TRAIN DES PIGNES ET SES OUVRAGES
Valoriser entretenir et protéger les ouvrages d’art
Valoriser les ensembles bâtis (gares, maisons de garde barrière)
Préserver et entretenir les arbres majestueux qui accompagnent le train des Pignes
PAYSAGES CONSTRUITS
- GÉRER ET ASSURER LA PERTINENCE PAYSAGÈRE DES EXTENSIONS URBAINES LIMITER ET STRUCTURER LES EXTENSIONS URBAINES, RECONQUERIR ET VALORISER LES CENTRES ANCIENS, REHABILITER ET AMELIORER QUALITATIVEMENT LES PAYSAGES BATIS ET LES ENTREES DE VILLES
Préférer la revitalisation des centres anciens et une densification de l'enveloppe urbaine existante (en tenant compte de la topographie, des structures paysagères en place, des perceptions, des volumes et couleurs ...) à un développement diffus
Affirmer une limite nette d’urbanisation. Stopper l’étalement urbain
Inventorier et réhabiliter le patrimoine bâti des centres anciens et promouvoir les savoir-faire architecturaux
Améliorer et requalifier les entrées et traversées de villes. Lutter contre la pollution lumineuse
Promouvoir la prise en compte du paysage dans les PLU(i) - CONTROLER L’IMPLANTATION ET LA QUALITE DES STRUCTURES, DES INSTALLATIONS TOURISTIQUES ET DU BATI LIE AUX LOISIRS
Renaturer les abords de camping, améliorer l'insertion paysagère des installations et lutter contre leur durcissement avec des résidences mobiles de loisir à l'année - CONTRÔLER L’IMPLANTATION ET LA QUALITÉ DES BATIMENTS ET DES ZONES D’ACTIVITÉS
Améliorer l’intégration paysagère des bâtiments agricoles et artisanaux et de leurs abords
Maîtriser le développement de hangars photovoltaïques
Promouvoir étude paysagère et architecturale pour les nouveaux projets
PAYSAGES RURAUX ET NATURELS
- MAITRISER LA FERMETURE DES PAYSAGES, GERER L'AVANCEE DES FORETS ET LA QUALITE DES SECTEURS AGRICOLES OU NATURELS FRAGILES
Maintenir la diversité des cultures et préserver l’équilibre terres labourables / vergers
Maintenir et redévelopper l’activité agricole.
Favoriser une agriculture respectueuse de l'environnement
Entretenir les haies et ripisylves en fond de vallée ainsi que les murets et clapiers - PRÉSERVER ET VALORISER LES RIPISYLVES. PRIVILEGIER LES PROTECTIONS DE BERGES PAR GENIE ECOLOGIQUE