Communes concernées
- Beaujeu
- La Javie
- Prads-Haute-Bléone
- Thorame-Basse
- Verdaches
- Villars-Colmars
Données générales
- Superficie : environ 21 446 hectares
- Altitude maximale : 2960 mètres
- Altitude minimale : 860 mètres
- Population : environ 300 habitants en 1999
328 habitants en 2014
PRESENTATION
LES PREMIERES IMPRESSIONS
La Haute Bléone est un pays montagneux aux vallées étroites et encaissées, cernées par de hauts sommets qui offrent un fond de décor grandiose. Les hautes vallées de la Bléone sont calmes et retirées, ponctuées de petits terroirs aux creux desquels se sont installés des hameaux.
LES MATIERES ET LES COULEURS
- Gris clair des galets du torrent, reflets brillants de la Bléone qui serpente et argent des saules blancs.
- Rythme et plissements des couches de marnes noires et calcaires blancs qui forment des rayures dans le paysage.
- Blancheur des falaises calcaires qui se découpent sur le fond vert des pins sylvestres.
CONTEXTE GEOGRAPHIQUE
LE RELIEF ET LA GEOMORPHOLOGIE
Le territoire est dominé à l’est par une série de massifs montagneux en forme de croissant, ponctués de hauts sommets acérés : le Pic des Têtes (2661 m)., la Tête de l’Estrop (2961 m.), les Trois Evêchés (2918 m.), le Sommet du Caduc (2654 m.), le Sommet de Denjuan (2403 m.), le Sommet du Cheval Blanc (2323 m.). Au nord-ouest, la limite est constituée par une succession de crêtes depuis la Montagne de l’Ubac à celles du Blayeul prolongées par la crête de Serre Gros.
Ces massifs cernent un réseau de vallées plus ou moins encaissées, séparées par des reliefs de moindre importance (Montagne du Carton : 2123 m., Sommet de Chappe : 1667 m….).
La vallée de la Bléone s’oriente en forme de « S » depuis le massif des Trois Evêchés jusqu’au resserrement de la Javie qui forme un seuil. Elle est étroite et relativement encaissée entre des versants abrupts. Entre Blégiers et Prads-Haute-Bléone elle s’évase légèrement. En rive gauche, la vallée de la Bléone donne sur une série de petites vallées transversales de direction générale est-ouest.
LA GEOLOGIE
Après la Javie, la vallée de la Bléone rencontre des terres noires tandis que les crêtes et les sommets sont formés de marnes et calcaires à patines jaunes, plus durs.
En amont de Blégier, la montagne de la Chappe est composée de marnes grises à noires du Crétacé Inférieur qui alternent avec des bancs de calcaires clairs et forment des affleurements spectaculaires.
Puis en s’élevant, apparaissent des formations d’éboulis et chaos rocheux issus de l’érosion des massifs de calcaires blancs du Cheval Blanc, de la montagne du Carton et de la Crête de la Chau.
Au pied de la Tête de l’Estrop, affleurent des marnes bleues et du grès d’Annot en bancs. Les marnes donnent des talus en partie couverts d’éboulis, entamés par un chevelu de ravins.
L'HYDROGRAPHIE
Le pays de la Haute Bléone est drainé par des rivières à caractère torrentiel qui prennent leur source au pied des grands massifs. Elles sont alimentées par de nombreux ravins au régime intermittent et par des cascades jaillissant des montagnes environnantes.
Les cours d’eau s’écoulent au creux de larges lits de galets, bordés par d’épaisses ripisylves (saules, aulnes, peupliers).
Les torrents sont souvent captés en amont des hameaux. La Bléone est équipée d’un barrage en aval de Blégiers, et alimente un canal et une usine hydroélectrique en amont de la Javie.
CONTEXTE HUMAIN
L’AGRICULTURE ET LA FORET
Dans ces hautes vallées, pentues et fortement boisées, l’agriculture occupe une place mineure.
A basse altitude, sur les sols pauvres, caillouteux et secs s’étend une forêt claire composée de chênes pubescents et pins sylvestres avec un sous-bois de genévriers et buis, qui alterne avec des plantations de pins noirs.
Selon l’orientation des vallées, la différence entre les versants se fait sentir. Sur les ubacs, les pins sylvestres se font plus nombreux et cèdent la place aux hêtres dans les terrains les plus frais, en altitude. Sur les versants les plus élevés le mélèze remplace peu à peu toutes les autres essences.
Dans les fonds de vallées et le bas des versants les essences de feuillus sont plus diversifiées (aulnes, érables, frênes, saules, peupliers et bouleaux en amont).
Les fonds de vallées, la plupart du temps très étroits, offrent parfois dans leurs élargissements des terrains frais et en pente douce, propices à l’agriculture. C’est le domaine des céréales (vallée de l’Arigéol) et des prairies de fauche ponctuées d’arbres fruitiers (vallée de la Bléone).
Sur les versants on trouve des terroirs pentus avec des terrasses abandonnées (Chanolette) à un enfrichement progressif.
L’activité pastorale ne reste dynamique qu’autour des villages d’altitude, situés sur des zones de replat ensoleillées. Quelques troupeaux d’ovins mettent à profit ces terrains et permettent le maintien de ces espaces ouverts. Ceux-ci forment des sortes de clairières dans un paysage très boisé ou en cours de fermeture.
Sur les sommets s’étendent les grands paysages ouverts des prairies sommitales parsemées de bergeries où les troupeaux passent l’été.
LES FORMES URBAINES
Les villages de Haute Bléone sont dispersés et liés à leur terroir. Ils sont bâtis au-dessus des rivières, sur des replats ensoleillés. Une couronne de prairies parsemées de vergers les entoure.
Les hameaux les plus élevés (Saume Longe) sont caractéristiques des milieux montagnards. Des toitures de zinc ou de bardeaux de mélèze couvrent des maisons massives et enduites (chaux, crépis).
Dans les parties basses des vallées, les maisons sont constituées de pierres calcaires et de galets mélangés, couvertes de toitures en tuiles canal. La structure des villages est plutôt resserrée (Chanolle, Prads-Haute-Bléone).
Aujourd’hui, quelques constructions récentes, dispersées dans les prairies, viennent rompre les silhouettes agglomérées de certains villages (Chavailles).
De nombreux vieux villages anciennement abandonnés sont en cours de restauration et semblent renaître aujourd’hui (Heyre, Chanolles). Ces villages, autrefois à vocation agricole, deviennent uniquement résidentiels. Ce sont pour la plupart des maisons de vacances ou de personnes à la retraite.
SITES REMARQUABLES
Cette entité, un peu à l’écart des grands circuits touristiques, possède peu de sites remarquables répertoriés mais elle reste riche en sites naturels.
Les montagnes de Haute Bléone
La Tête de l’Estrop
La Montagne du Cheval Blanc
Le Sommet de Caduc
Le paysage géologique de Beau Clue
La géologie visible sur le secteur, découvrant des plissements de marnes noires entrecoupées de bancs calcaires très clairs, représente aussi une caractéristique spectaculaire de ce pays. Au niveau du secteur de Beau Clue, situé après Blégiers, on a un paysage minéral où la roche semble former des marbrures sur une hauteur de 200 mètres.
Le hameau de Heyre
Le hameau de Heyre, en cours de reconstruction, a conservé une structure agglomérée et une grande qualité architecturale (ruelles étroites et pentues, façades de pierres..). La position du hameau, en surplomb sur la vallée de la Bléone en fait un lieu de contemplation privilégié.
ORGANISATION DU TERRITOIRE
- Occupation peu dense
- Villages-rue en fond de vallée
- Hameaux peu denses en hauteur, sur les replats
- Fermes isolées et bergeries sur les hauteurs
- Quelques constructions récentes autour des villages
- Restauration d’anciens villages abandonnés
- Forte couverture boisée
- Cultures en fond de vallée, dans les élargissements
- Nombreux fruitiers en fond de vallée autour des villages
- Elevage et pâturages sur les replats autour des hameaux
- Terrasses abandonnées sur les terroirs pentus et développement de friches
ENJEUX PRIORITAIRES
- Maintenir l’agriculture en fond de vallée
- Préserver et valoriser le patrimoine bâti
ENJEUX ET ACTIONS
ELEMENTS PAYSAGERS ET PATRIMONIAUX
- PRÉSERVER LA QUALITÉ DES PERSPECTIVES VISUELLES
Entretien des abords des points de vue (débroussaillement) - PRÉSERVER ET SOULIGNER LA SILHOUETTE DES VILLAGES
Affirmer une limite nette d’urbanisation
Conserver des espaces de respiration autour des villages
Promouvoir les savoir-faire architecturaux (toitures) - PRÉSERVER LA QUALITÉ ET LA PERCEPTION DES PAYSAGES REMARQUABLES
Mettre en valeur les sites remarquables et leur perception
Faciliter la protection et la gestion de ces sites
Gérer les flux touristiques
Etudier l’impact des aménagements existant ou à venir dans les sites remarquables
Promouvoir les savoir-faire architecturaux (Heyre)
Maintenir l’ouverture des abords du village, pastoralisme (Heyre)
PAYSAGES CONSTRUITS
- GÉRER ET ASSURER LA PERTINENCE PAYSAGÈRE DES EXTENSIONS URBAINES
LIMITER ET STRUCTURER LES EXTENSIONS URBAINES, RECONQUERIR ET VALORISER LES CENTRES ANCIENS, REHABILITER ET AMELIORER QUALITATIVEMENT LES PAYSAGES BATIS ET LES ENTREES DE VILLES
Préférer la revitalisation des centres anciens et une densification de l'enveloppe urbaine existante (en tenant compte de la topographie, des structures paysagères en place, des perceptions, des volumes et couleurs ...) à un développement diffus
Affirmer une limite nette d’urbanisation
Stopper l’étalement urbain et promouvoir les savoir-faire architecturaux
Lutter contre la pollution lumineuse
PAYSAGES RURAUX ET NATURELS
- MAITRISER LA FERMETURE DES PAYSAGES, GERER L'AVANCEE DES FORETS ET LA QUALITE DES SECTEURS AGRICOLES OU NATURELS FRAGILES
Maintenir l’activité agricole
Maîtriser le développement des friches
Promouvoir le pastoralisme
Entretenir les haies et ripisylves - PRÉSERVER ET VALORISER LES RIPISYLVES. PRIVILEGIER LES PROTECTIONS DE BERGES PAR GENIE ECOLOGIQUE
Lutter contre l'enrésinement en tête de bassin versant et le long des ripisylves