Communes concernées
- Claret
- Entrepierres
- Mison
- Sigoyer
- Sisteron
- Thèze
- Vaumeilh
- Valernes
Données générales
- Superficie : environ 11 920 hectares
- Altitude maximale : 1256 mètres
- Altitude minimale : 470 mètres
- Population : environ 2 300 habitants en 1999
1 567 habitants en 2014
PRESENTATION
LES PREMIERES IMPRESSIONS
Ce territoire est une large plaine subtilement vallonnée et cernée de montagnes qui se dessinent en toile de fond. Il est le théâtre de la rencontre du Buëch et de la Durance qui s'unissent pour franchir la majestueuse clue de Sisteron.
Les villages perchés comme des vigies surplombent leurs terres fertiles.
LES MATIERES ET LES COULEURS
- Vert tendre du feuillage des arbres fruitiers
- Rose et blanc des fruitiers en fleurs
- Camaïeux de vert des forêts et ripisylves
- Blanc des toiles de protection des vergers
- Or des cultures de céréales
- Argenté des rivières
CONTEXTE GEOGRAPHIQUE
LE RELIEF ET LA GEOMORPHOLOGIE
Ce vaste territoire (qui s'étend sur le département des Alpes de Haute-Provence et des Hautes-Alpes), apparaît comme une plate-forme à 500 mètres d'altitude, encerclée de montagnes atteignant 1900 mètres (Rochers de Hongrie, Montagne de Saint-Cyr).
Le Buëch et la Durance ont creusé de larges lits aux allures de douves qui forment une presqu'île au relief doux.
A l'ouest, de petits vallons intimes plongent vers le Buëch tandis qu'à l'est, le relief descend par paliers en larges terrasses jusqu'au pied des marnes noires qui forment les contreforts des Balcons de la Durance.
Au nord, la Montagne de Saint-Genis, qui fait face à la clue de Sisteron, barre l'horizon et domine le territoire du haut de ses 1432 mètres.
LA GEOLOGIE
Le soubassement de la confluence est composé de poudingue de Durance. Ce sont des alluvions caillouteuses, grossières, qui affleurent verticalement dans les berges de la Durance, depuis sa confluence avec le Buëch jusqu'à Monestier-Allemont (Hautes-Alpes).
L'extension glaciaire Würmienne et son retrait s'accompagnèrent de phénomènes fluvio-glaciaires et glacio-lacustres qui ont façonné les reliefs actuels (dépôts morainiques, creusement des vallons autour de Mison, surcreusement des basses terrasses).
Les alluvions fluviatiles et torrentiels des lits majeurs quant à elles correspondent à un cailloutis calcaire gris et jaune, à galets duranciens et à matrice terreuse et graveleuse gris foncé. Le feuilletage de la clue de Sisteron est dû à un calcaire gris en bancs alternés de lits marneux.
L'HYDROGRAPHIE
L'eau, omniprésente, se présente sous plusieurs formes.
Les eaux tumultueuses du Buëch et de la Durance ont creusé des lits larges et encaissés et n'apparaissent que par intermittence. La Durance, aujourd'hui domptée par des barrages (Serre-Ponçon) et des canaux, fut longtemps l'un des « trois fléaux de la Provence » (F. Mistral).
Malgré son tracé plutôt rectiligne et ses digues, le canal EDF de Sisteron qui a contribué à réguler les eaux de la Durance reste peu perceptible du fait du léger relief et de la végétation (boisements, vergers).
Sur l'ensemble du territoire, de petits canaux d'irrigation courent dans les prairies ou quadrillent les grandes parcelles de vergers, contribuant à la fertilité de la confluence.
CONTEXTE HUMAIN
L’AGRICULTURE ET LA FORET
Cette entité présente un certain équilibre entre l'agriculture et la forêt.
Des boisements morcelés où domine le chêne pubescent occupent les coteaux abrupts des terrasses alluviales. Certains de ces boisements présentent des sujets de taille importante qui confèrent des ambiances rares dans le département (bois de Garduelle, bois de Chane).
Quelques boisements de pins noirs ont été implantés sur les robines afin de limiter l'érosion des sols les plus instables (contreforts des Balcons de la Durance, alentours de Mison).
Les boisements apparaissent plus présents dans la partie sud de l'entité où ils occupent paradoxalement des terrains plats propices à l'agriculture (Grand Bois).
Les terrains plats et fertiles de la plaine alluviale ainsi que la maîtrise de l'eau (canaux d'irrigation) ont permis le développement de l'agriculture et en particulier de l'arboriculture fruitière.
De vastes vergers (pommiers, poiriers essentiellement) s'étendent en plans successifs composant avec les parcelles de prairies.
Aux creux des vallons (Mison, les Armands) et sur les terrasses de la rive gauche de la Durance (Thèze), l'agriculture est dominée par l'élevage (bovin et ovin). Parcelles de prairies et fourrage se succèdent, ponctuées et animées d'arbres isolés. De nombreux chênes, vestiges de haies ou d'alignements (parfois remarquables), accompagnent les chemins et les routes (la Silve, Chane, Plan Massot).
LES FORMES URBAINES
L'urbanisation est peu dense et dispersée sur l'ensemble du territoire de la confluence.
Les villages au caractère provençal sont traditionnellement groupés et se sont implantés sur les hauteurs, à l'écart de la fougue des rivières (Mison, Valernes, Thèze, Claret).
Quelques grosses fermes anciennes sont dispersées dans les espaces agricoles au niveau des ruptures de pentes. Certaines présentent une architecture particulièrement remarquable. Avec leur volume imposant, leurs toitures à pans irréguliers, leurs séchoirs à foin et appareillages en gros galets, elles constituent une richesse du patrimoine bâti rural (La combe, Prieuré de Chane, les Tonins, le Haut Planet).
Les constructions récentes (pavillons et hangars) rompent avec les formes bâties anciennes par la banalité de leur architecture et leurs couleurs vives. Celles-ci tendent à s'égrener sur les crêtes (la Silve), le long des routes (Les Armands) ou à s'isoler au c?ur des champs (Thèze), augmentant leur impact dans ce paysage ouvert.
D'autre part, à l'entrée de Sisteron, les zones d'activités aux abords peu soignés s'étirent de part et d'autre de la RN85 et canalisent le regard.
SITES REMARQUABLES
La clue de Sisteron et le Rocher de la Baume (sites classés loi de 1930)
La clue de Sisteron est un site de perception majeur à l'échelle des Alpes. Porte de la Provence du point de vue climatique, humain et paysager, la clue est un passage étroit, marquant, presque solennel. Le Rocher de la Baume et la citadelle Vauban, reliés par un pont romain, constituent ensemble un repère digne d'une cathédrale sculptée par la rivière et par l'homme.
Le vieux Sisteron et la citadelle qui se fond dans le rocher contribuent à ce spectacle. Ils mettent en scène la clue contemplant autant qu'ils surveillent.
Le village de Mison
Le village étagé souligne une étrange motte rocheuse où subsistent les ruines d'un château. Mison, énigmatique, domine la verdoyante vallée du Buëch bien que cette position ne soit pas mise en avant dans les espaces publics.
ORGANISATION DU TERRITOIRE
- Occupation bâtie très présente
- Villages anciens perchés
- Nombreuses fermes isolées parfois remarquables
- Quelques hangars agricoles
- Extensions pavillonnaires sur les coteaux près de Sisteron
- Zones d’activités à l’entrée de Sisteron
- Equilibre agriculture / forêt
- Alternance de paysages ouverts et cloisonnés
- Boisements de gros chênes
- Agriculture très présente, riche et diversifiée
- Nombreux vergers
- Présence de canaux d’irrigation
- Quelques reliques de haies
ENJEUX PRIORITAIRES
- Préserver les silhouettes des villages repères
- Préserver l’équilibre agriculture / forêt
- Requalifier l'entrée nord de Sisteron et maîtriser le développement des zones d'activités
ENJEUX ET ACTIONS
ELEMENTS PAYSAGERS ET PATRIMONIAUX
- PRÉSERVER LA QUALITÉ DES PERSPECTIVES VISUELLES
Valoriser les sites de perception du paysage - PRÉSERVER ET SOULIGNER LA SILHOUETTE DES VILLAGES
Affirmer une limite nette d’urbanisation
Conserver des espaces de respiration autour des villages - VALORISER LE PATRIMOINE BATI
Répertorier le bâti rural de qualité notable et favoriser les actions de restauration
Promouvoir les savoir-faire architecturaux. Faciliter la protection et la rénovation de ces ensembles bâtis - PRÉSERVER LA QUALITÉ ET LA PERCEPTION DES PAYSAGES REMARQUABLES
Mettre en valeur les sites remarquables et leur perception
Faciliter la protection et la gestion de ces sites
Gérer les flux touristiques. Etudier l’impact des aménagements existants ou à venir dans les sites remarquables - FAVORISER ET SOUTENIR LA QUALITE DES PAYSAGES DE BORD DE ROUTE
Promouvoir la qualité de la RN 85, axe majeur du département
Identifier et répertorier les sites à enjeux et les "points noirs" à réhabiliter
Requalifier les traversées de zones d’activités
Gérer la publicité et unifier la signalétique
Traiter et valoriser les entrées de villes et villages
PAYSAGES CONSTRUITS
- GÉRER ET ASSURER LA PERTINENCE PAYSAGÈRE DES EXTENSIONS URBAINES LIMITER ET STRUCTURER LES EXTENSIONS URBAINES, RECONQUERIR ET VALORISER LES CENTRES ANCIENS, REHABILITER ET AMELIORER QUALITATIVEMENT LES PAYSAGES BATIS ET LES ENTREES DE VILLES
Préférer la revitalisation des centres anciens et une densification de l'enveloppe urbaine existante (en tenant compte de la topographie, des structures paysagères en place, des perceptions, des volumes et couleurs ...) à un développement diffus
Stopper l’étalement urbain Préserver et valoriser le patrimoine bâti et la silhouette de village perché
Lutter contre la pollution lumineuse - CONTRÔLER LA DISPERSION ET LA QUALITÉ DU BÂTI DANS LES ESPACES AGRICOLES
Stopper l’implantation bâtie diffuse
Améliorer l’intégration et la qualité du bâti - RÉDUIRE L’IMPACT DES RÉSEAUX AÉRIENS (DEBROUSSAILLEMENT SOUS LES LIGNES ET ENFOUISSEMENT DES RESEAUX)
- CONTRÔLER L’IMPLANTATION ET LA QUALITÉ DES BATIMENTS ET DES ZONES D’ACTIVITÉS
Raisonner et planifier les installations d'activités à l'échelle des intercommunalités et contrôler les implantations diffuses
Promouvoir les requalifications des ZA existantes en améliorant l’intégration paysagère des bâtiments existants et de leurs abords. Promouvoir les études d’urbanisme et de paysage, la qualité des nouvelles constructions et leur préverdissement
Améliorer l’intégration paysagère et la qualité des bâtiments agricoles existants
Contrôler l’implantation et la qualité des nouvelles constructions et maîtriser le développement des hangars photovoltaïques
PAYSAGES RURAUX ET NATURELS
- PRÉSERVER LA QUALITÉ DES PAYSAGES AGRICOLES ET DES MILIEUX OUVERTS
Maintenir l’activité agricole et sa diversité, et promouvoir une agriculture respectueuse de l'environnement
Préserver l’équilibre agriculture / forêt
Stopper l’implantation de l’habitat diffus
Conserver et entretenir les haies, arbres isolés et le système de canaux d’irrigation - MAITRISER LA FERMETURE DES PAYSAGES, GERER L'AVANCEE DES FORÊTS ET LA QUALITE DES SECTEURS AGRICOLES OU NATURELS FRAGILES
Faciliter l’entretien et la gestion des boisements de qualité ; entretenir les sous-bois
Proscrire toute plantation d’espèces exogènes (pin noir par exemple) - PRÉSERVER ET VALORISER LES ARBRES ISOLES REMARQUABLES OU EN ALIGNEMENT
Inventorier les arbres isolés et alignements qui participent à la qualité des paysages (notamment Plan Massot, bois de Garduelle, bois du prieuré de Chane ...) et mettre en place une politique de protection des structures végétales les plus significatives
Favoriser de nouvelles plantations chaque fois qu’elles paraissent nécessaires et sensibiliser les propriétaires - PRÉSERVER ET VALORISER LES RIPISYLVES. PRIVILEGIER LES PROTECTIONS DE BERGES PAR GENIE ECOLOGIQUE